06 mars 2011

Piranha 3D - Alexandre Aja



En 2006, Alexandre Aja se faisait les dents avec succès sur un slasher movie (La colline à des yeux) avant de mieux se les casser deux ans plus tard sur une misérable histoire de fantômes (Mirrors) mettant en scène Kiefer Sutherland face à des miroirs hantés. Nous sommes maintenant en 2010 et Alexandre Aja, histoire de se racheter une bonne conduite et pour se faire rembourser ses frais de dentiste, décide de s'attaquer à un genre cinématographique jusque là inédit pour lui : les films de monstres. Parallèlement à ça, notre homme étant quelque peu fatigué de réaliser des films d’horreur se prenant un peu trop au sérieux, se met en tête de réaliser une comédie horrifique bien crade en signant chez Dimensions Films pour ce vrai/faux remake du Piranha de Joe Dante réalisé en 1978.

Alors ? Notre réalisateur français préféré est-il bon pour une nouvelle visite chez le dentiste ? Pas si sûr...

Le pitch : Alors que la ville de Lake Victoria s'apprête à recevoir des milliers d'étudiants pour le week-end de Pâques, un tremblement de terre secoue la ville et ouvre, sous le lac, une faille d'où des milliers de piranhas s'échappent. Inconscients du danger qui les guette, tous les étudiants font la fête sur le lac tandis que Julie, la shérif, découvre un premier corps dévoré... La journée va être d'autant plus longue pour elle que Jake, son fils, a délaissé la garde de ses jeunes frères et soeurs pour servir de guide à bord du bâteau des sexy Wild Wild Girls !


"Baisses les yeux quand on t'parle !"

Mon avis : Dès l’annonce de ce projet en 2007, une communauté entière de fans s’est mit à fantasmer de voir débarquer dans les salles obscures THE film hommage au cinéma d’horreur des années ’80. Malgré l'espoir qui est apparu au sein de cette communauté de spectateurs gavés de films plus formatés les un que les autres, le doute et la méfiance se faisaient tout de même sentir. Car il faut bien l’avouer, avec un projet aussi casse gueule que cette relecture de Piranha en 3D, il serait très facile pour un réalisateur de se planter en beauté. Seulement voilà, c'était oublié un peu trop vite le talent d’Alexandre Aja et sa mise à jour de La colline à des yeux de Wes Craven. Les années passèrent au rythme des photos et autres teasers/trailers lâchés par une campagne marketing ultra efficace et le 01 Septembre 2010, la sentence tomba enfin : Piranha 3D est tout simplement un pur concentré de plaisir à consommer sans modération !

C'est à partir d'un scénario de Pete Goldfinger et Josh Stolberg qu’Alexandre Aja et son compère de toujours Gregory Levasseur (ici producteur et réalisateur 2nde équipe) ont presque entièrement réécrit le scénario, pour permettre à l’histoire de mieux profiter de la 3D stéréoscopique. Autant vous dire de suite que nos deux compatriotes se sont autorisés presque toutes les folies visuelles possibles et imaginables. Pour ce faire, ils se sont adjoint les services d’une solide équipe technique ainsi que d’un excellent casting. Cette combinaison gagnante permet à Aja d’exceller là ou on ne l’attendait pas forcément, la comédie régressive, graveleuse et gore. Une sorte de version horrifique d’American Pie, en fait. Du coup, le film enchaîne les scènes supers crades aussitôt désamorcées grâce au talent comique de ses comédiens. Et quand je dis comédien, je pense notamment à Jerry O’Connell.


"Ving Rhames rend son hommage à Braindead à sa manière"

Ce film pourrait être comparé à une scène de stand up, sur laquelle l’acteur nous déploie tout son talent comique en incarnant un producteur de porno (pouvant être considérer comme étant métaphoriquement le piranha humain du film) passant le plus gros de ses journées à sniffer de la cocaïne et à filmer/baiser ses Wild Wild Girls (Kelly Brook et Riley Steele en mode Grrrr).
On pourra également noter la présence au générique de Christopher Lloyd, génial en Doc Brown spécialiste du monde marin et de ses piranha préhistoriques, ainsi que celle de Richard Dreyfuss dans une séquence d’ouverture déjà culte voyant notre homme (grimer pour l’occasion en Tom Hooper) se faire croquer par les piranhas alors qu’il était tranquillement en train de pêcher. Un hommage pareil aux Dents de la mer de Spielberg, ça ne s’invente pas…ça se fait. Ou quand le plaisir coupable d’un réalisateur donne lieu à une scène jubilatoire au possible et super efficace.

Des scènes cultes comme celle-ci, Piranha 3D en contient beaucoup. Il y en a pour tous les goûts dans ce film. Préparez-vous donc à assister à de bons gros morceaux de bravoure gonflés à la testostérone, à des séquences entières remplies à raz la gueule de filles en bikinis sautant sur des trampolines et participant à des concours de t-shirts mouillés (séquence contenant d’ailleurs un sympathique caméo du réalisateur des Hostel, Eli Roth), ainsi qu’à une flopée de scènes où nos jeunes étudiants en ruts se font croquer par toute une armée de piranhas. La palme du délire visuel voulu et assumé par Aja revient à cette séquence hallucinante où l'on voit Kelly Brook et Riley Steele devenir des sirènes perdues au sein d’un ballet aquatique monté sur fond de musique classique.


"Kelly Brook Powa !!!"

En parlant de montage, ce dernier est si efficace que les 95 minutes que dure ce métrage vous paraîtront bien trop courtes, tellement courtes que vous en viendrez à souhaiter que la version longue du film sorte le plus rapidement possible, histoire de vous refaire un shoot. D'ailleurs, cette director’s cut, plus longue de 6 minutes par rapport à la version salle, est volontairement bloquée par Sony (le détenteur des droits) depuis maintenant plusieurs mois dans le seul but de vous faire repasser à la caisse lorsque les DVD et BluRay de Piranha 3D se seront bien écoulés. No comment…

Pour ce qui est de la 3D, le résultat est on ne peut plus satisfaisant pour un film ayant eu un budget presque 20 fois moins élevé que celui d'Avatar et ayant connu une phase de post production des plus chaotique. De l'aveu même d'Aja, la qualité des effets visuels et de la 3D du film ne représentent que 80% du rendu final. C'est donc essentiellement dans la profondeur de champ que la 3D montre ses limites, tout en privilégiant les effets dîts jaillissants, offrant ainsi aux fans du genre quelques plans gore des plus réussis. Différent d'Avatar mais autrement plus efficace.

Piranha 3D est un fantasme devenu réalité et rien que pour ça, nous nous devons de dire un grand merci à Alexandre Aja pour la passion, l'audace et le sérieux qu'il a donné à pareil projet. Et comme le dit la tagline de l'affiche, Piranha 3D est « Sea, Sex…and Blood ».


No comment

22 février 2011

The Social Network - David Fincher



Après un Benjamin Button quelque peu décevant (de par son côté surfait), autant dire que David Fincher était attendu au tournant avec son The Social Network. D’autant plus qu’avec un pitch pareil (la naissance très controversée de Facebook et l’ascension fulgurante de son créateur), son dernier long métrage fut l’objet d’un buzz sans précédent dès son annonce. Alors, David Fincher a-t-il signé son grand retour dans le paysage cinématographique ? Le réalisateur du génialissime Seven a-t-il mérité son Golden Globe du meilleur réalisateur ainsi que ses huit nominations aux Oscars 2011 ?

Pitch : Une soirée bien arrosée d'octobre 2003, Mark Zuckerberg, un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de l'Université de Harvard pour créer un site, une base de données de toutes les filles du campus. Il affiche côte à côte deux photos et demande à l'utilisateur de voter pour la plus canon. Il baptise le site Facemash. Le succès est instantané : l'information se diffuse à la vitesse de l'éclair et le site devient viral, détruisant tout le système de Harvard et générant une controverse sur le campus à cause de sa misogynie. Mark est accusé d'avoir violé intentionnellement la sécurité, les droits de reproduction et le respect de la vie privée. C'est pourtant à ce moment qu'est né ce qui deviendra Facebook. Peu après, Mark crée thefacebook.com, qui se répand comme une trainée de poudre d'un écran à l'autre d'abord à Harvard, puis s'ouvre aux principales universités des États-Unis, de l'Ivy League à Silicon Valley, avant de gagner le monde entier...

Cette invention révolutionnaire engendre des conflits passionnés. Quels ont été les faits exacts, qui peut réellement revendiquer la paternité du réseau social planétaire ? Ce qui s'est imposé comme l'une des idées phares du XXIe siècle va faire exploser l'amitié de ses pionniers et déclencher des affrontements aux enjeux colossaux...



Mon avis : Autant le dire tout de suite, The Social Network est une claque ! J’irais même encore plus loin dans mes propos en affirmant haut et fort que le dernier bébé de David Fincher peut aisément faire office de Fight Club 2.0, son film le plus subversif et le plus contestataire à ce jour. Bien entendu, ce n’est pas dans leurs trames respectives que vous y trouverez des points communs mais bien dans les idées développées dans ces deux métrages. Car, plus que la genèse de Facebook ou bien encore l’histoire de son créateur Mark Zuckerberg, il s’agit ici de se servir de la naissance de Facebook comme d’un point de départ à l’émergence d’une nouvelle ère, d’une nouvelle société et d’une nouvelle jeunesse : celle du 2.0. Cette nouvelle société où l’intime s’affiche sans plus aucune limite trouve sa personnification dans un génie de l’informatique, Mark Zuckerberg. Celui-ci est dépeint comme un être inadapté au monde qui l’entoure et dont le génie sera d’avoir réussi à adapter le monde (au sens large du terme) à sa propre inadaptation par le biais de son réseau social.



The Social Network nous montre ainsi l’évolution d’un ado mal dans sa peau qui, après s’être fait larguer par sa copine de l’époque et avoir vu son ego froissé, pirate le réseau informatique de son université afin d’y récupérer les photos d’identité de toutes ses camarades afin de les mettre en ligne sur un site créer spécialement pour l’occasion et permettant à tous les étudiants de Harvard de les juger sur leurs critères physiques et par conséquent d’élir la plus belle fille du campus ainsi que la plus « moche ». C’est sur cette scène d’ouverture que commence le décryptage de l’ascension d’un nerd (peut-être même le king of the NERD) qui a eu un jour la bonne idée, ou plutôt a su s’inspirer du travail et des idées des autres pour donner naissance au phénomène que l’on connaît tous. Cet épisode quasi prophétique de la vie de Zuckerberg n’a pas été sélectionné pour rien. En ouvrant le film sur ces images, Fincher montre très clairement où il veut en venir : bien plus que l’ascension de ce personnage fragile et méprisable, c’est bien la dimension désespérément dramatique de cette quête aveugle de reconnaissance qui servira de moteur à son The Social Network. Dans ce film, la réussite de Zuckerberg est presque accidentelle et est surtout dû à son entourage plus porté par la soif de conquête et d’argent qu’autre chose. Malheureusement mal accompagné, Zuckerberg se fera vite manipulé par des personnes plus présentes que lui dans le monde du business et finira par trahir le seul véritable ami qu’il avait. Notre « héros » finira par sombrer dans une solitude encore plus grande qu’avant que ne commence l’une des plus grandes succès story de tous les temps.



"Ou comment résumer un film en un plan"


A ce titre, la prestation de Jesse Eissenberg est à saluer tant il incarne avec brio cet être tourmenté exprimant son mal-être et son asociabilité par un débit de paroles supérieur et un air absent. Pour faire simple, lui ainsi que l’ensemble du casting crèvent littéralement l’écran tant ils semblent habités par leurs personnages. A ce titre, les dialogues sonnent juste à chaque fois et apportent assurément

Certains auront vite fait de critiquer The Social Network sur sa réalisation qui, il faut bien le reconnaître, n’a rien d’exceptionnelle. David Fincher a doté son film de la même mise en scène sobre et épurée que celle déjà vu dans Zodiac tout en gratifiant le spectateur , à quelques rares reprises, d’effets de style dont lui seul à le secret  : on pense notamment au traversé de fenêtre rappelant "l’effet de l’anse" dans Panic Room. Seulement voilà, il serait injuste de condamner la mise en scène du film sur sa « simplicité » tant cette dernière met admirablement bien en valeur (via une infinité de champs/contre-champ) l’opposition entre Mark Zuckerberg et ses « ennemis » ainsi que le choix narratif donné à ce métrage. Construit à la manière d’un thriller judiciaire, le film tourne autour d’un procès ponctué de flash-back permettant de mieux cerner les pièces d’un puzzle, dont les enjeux financiers et les dégâts collatéraux risquent d’en effrayer plus d’un.

Prenant le parti pris de rester neutre du début à la fin, The Social Network a l'intelligence de laisser au spectateur la responsabilité de juger -ou pas- du cas du plus jeune milliardaire du monde. Et c’est en laissant son personnage dans le doute et la solitude la plus totale que David Fincher signe son chef d’œuvre. Ni plus, ni moins.

Robert Rodriguez's Black Mamba



Aujourd'hui, déclarer son amour à Robert Rodriguez est devenu quelque chose de très délicat tant ce dernier est haï par une bonne majorité de la population terrestre. Pourtant, le bougre ne manque pas de talent et l'a prouvé à de multiples reprises, ne serait-ce qu'avec son Sin City ou bien encore avec Une Nuit en Enfer. Seulement voilà, son style si particulier et ses partis pris artistiques quelque peu douteux auront finalement eu raison du metteur en scène et lui auront mis à dos une bonne partie de la population geek,  qui dès lors l'ont rangé dans la catégorie des faiseurs d'images sans aucun talents dont le leader ne serait autre que Michael Bay. Un sacré programme, donc...


"Mexican Style dans ta face !"

Qu'à cela ne tienne, le cinéaste mariachi reste fidèle à lui même et nous le rappelle avec The Black Mamba (un titre qui fait naturellement écho aux Kill Bill de son pôte de toujours Tarantino), un spot publicitaire qu'il a réalisé pour l'équipementier à la virgule Nike et qui met en vedette le basketteur Kobe Bryant ainsi que son alter ego créer spécialement pour l'occasion, The Black Mamba. Je vous laisse admirer le résultat, qui au passage déchire grave sa maman, ainsi que le castings de stars parcourant ces quelques cinq minutes de pure bonheur.


Dead Snow - Tommy Wirkola


Les zombies ou morts-vivants ont longtemps été boudés par Hollywood avant de revenir subitement sur le devant de la scène avec des titres comme Resident Evil (Pour le pire) ou bien encore L'Armée des Morts (Pour le meilleur). Dès lors, le genre a évolué naturellement pour se scinder en deux catégories bien distinctes : celui des films de zombies et celui des films dits d'inféctés. Le long métrage dont je vais vous parler aujourd'hui nous vient de Norvège (Oui oui, vous avez bien lu) et appartient à une troisième catégorie, plus rare et moins connu que ses deux grandes soeurs, celui des "films portnawak et jusqu'au boutiste dans la connerie hautement régressive". Chaussez vos après skis et sortez vos couteaux à viande, ça va saigner !

Pitch : Des vacances au ski tournent au cauchemar pour un groupe d'adolescents lorsqu'ils se retrouvent confrontés à une menace inimaginable : des nazis zombies sortis de la glace...

Mon avis : Fils illégitime de Peter Jackson et de Sam Raimi, Tommy Wirkola (réalisateur du débilisant Kill Buljo) affirma en 2008 la place de la Norvège dans le paysage horrifique mondiale avec Dead Snow, film d'horreur voyant un groupe détudiants aux prises avec une armée de nazis zombies. Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas plus con comme pitch de départ. Seulement voilà, contrairement à un certain Robert Rodriguez avec son Machete, Tommy Wirkola assume totalement la connerie du sujet et fonce dedans la tête la première pour notre plus grand plaisir. En découle alors des scènes hilarantes, déjà cultes (ce film est d'ores et déjà considéré par les fans du genre comme étant culte) et ultra gores, et par conséquent, hautement jouissives. Comment ne pas se tordre de rire lorsque l'on voit deux de nos héros armés de maillets et d'une tronçonneuse foncés au ralenti sur des zombies portant le brassard nazi, avec comme musique de fond une reprise de la chanson hallelujah ?!


"Waaa...La malette de Pulp Fiction !!!"


Vous l'aurez compris, le fond est excellent à condition qu'on prenne le tout au 12ème degrés, mais qu'en est-il de la forme ? Petit budget oblige, le film n'échappe malheureusement pas au côté "bricolé avec deux bouts de ficelles" et certains plans à effets spéciaux accusent le coup. Idem pour tout ce qui concerne les maquillages et autres effets gores du métrage. Certains pourront pester contre ça mais il serait quelque peu malhonnête de ne pas reconnaître que le tout apporte  une petite touche de charme nécessaire à la cohésion de ce film. En parlant de cohésion, on pourra également noté un problème de rythme donnant l'impression que ce Dead Snow à le cul entre deux chaises sur toute sa durée. En effet, la première heure du film est construite comme un bon vieux slasher montrant nos jeunes étudiants en mal de sensations fortes, se faire dézinguer les uns après les autres, tandis que la dernière demie heure nous plonge dans un bon gros délire bien gore et sanglant, rendant hommage aux films d'enfance de son réalisateur, à savoir Braindead et autres Evil Dead. Le changement brutal de ton donné au film en déroutera assurément plus d'un mais il serait vraiment regrettable de condamner cette petite pépite pour si peu.


"Ich bin ein Berliner !"

Drôle, hilarant, fun, jouissif, sanglant, parfois même franchement crade et dégueulasse, les qualificatifs manquent afin de résumer Dead Snow. Disons juste que ce film est une merveille du genre, un genre très particulier et se faisant beaucoup trop rare en ces temps de crise cinématographique. En un mot : Indispensable !

06 février 2011

Rien à déclarer – Dany Boon


Quatre ans après Bienvenue Chez les Ch'tis, Danny Boon nous revient plus en forme que jamais et ce pour notre plus grand malheur avec Rien à déclarer où comment notre apprenti cuisinier ose resservir à son public affamé le même plat avec les même ingrédients à la différence près que cette fois-ci les ingrédients sont périmés.


Pitch1er Janvier 1993 : passage à l'Europe. Deux douaniers, l'un Belge, l'autre Français, apprennent la disparition prochaine de leur petit poste de douane fixe situé dans la commune de Courquain France et Koorkin Belgique.
Francophone de père en fils et douanier belge trop zélé, Ruben Vandervoorde se voit contraint et forcé d'inaugurer la première brigade volante mixte franco-belge. Son partenaire français sera Mathais Ducatel, voisin de douane et ennemi de toujours, qui surprend tout le monde en acceptant de devenir le co-équipier de Vandervoorde et sillonner avec lui les routes de campagnes frontalières à bord d'un 4L d'interception des douanes internationales.

Mon avis :  Le plus gros problème de ce film réside dans le fait qu’il fait plus office de remake des Ch’tis qu’autre chose. C’est donc sans grosse surprise que l’on y retrouve la même histoire d’amour improbable et inintéressante, les mêmes stéréotypes et préjugés bidons (Que ce soit du côté Belge ou Français) ainsi que la même galerie de personnages secondaires tous plus crétins les uns que les autres, créée uniquement dans le seul but de mettre en valeur le duo de stars. La principale nouveauté, par rapport aux ch’tis, que vous trouverez dans ce film vient de la présence d’une intrigue secondaire impliquant un trafiquant de drogues cherchant par tous les moyens à passer sa marchandise au travers des filets de la brigade volante formée par le duo Boon/Poelvoorde. Seulement voilà, il s’agît sûrement de la pire des idées du film. Premièrement, parce que le trafiquant de drogue en question est sûrement le gangster le plus gentil du monde mais surtout parce que cette intrigue sérieuse et plutôt grave (on parle tout de même de stupéfiants) se retrouve perdu dans un amas de bons sentiments sentant la guimauve. Du coup, la sauce ne prend pas une seule seconde et la crédibilité du film en prend un sérieux coup.

Pourquoi, Seigneur, pourquoi ?


Vous l’aurez compris, plutôt que de tenter la carte de la nouveauté, Dany Boon préfère rester sur ses acquis en prenant ses spectateurs pour des demeurés à la mémoire à peine digne de celle d’un poisson rouge, ayant oublié qu’ils ont déjà vu ça au cinéma il y a à peine quatre ans. Tout juste pourra-t-on noter une assez bonne maîtrise technique de l’humoriste préféré des français dans l’art de filmer une poursuite automobile.

Bref, ce film ne fait pas rire, pire que ça, il est ennuyeux au possible ! A éviter de toute urgence !

L'exorcisme d'Emily Rose - Scott Derrickson



Thématique ultra risquée et ô combien casse gueule, l’exorcisme (rituel religieux destiné à expulser une entité spirituelle maléfique qui se serait emparée d'un être animé) a eu son chef d’œuvre en 1973 avec L’Exorciste de William Friedkin, un film ayant tellement marqué l’histoire du cinéma qu’il dégoûta, et ce durant de longues années, bon nombre de réalisateurs/producteurs de vouloir retenter l’expérience. Du coup, la seule façon pour un réalisateur d’éviter la comparaison avec le film de Friedkin (même si elle reste inévitable) et de pouvoir donner à son film la chance d’exister en tant qu’œuvre à part entière, c'est d’offrir au public un nouveau traitement de ce thème. Et c’est parce que le réalisateur de l’exorcisme d’Emily Rose a comprit çà que son film est une véritable réussite.

Pitch : Lorsque Emily Rose quitte sa province, c'est pour aller étudier à l'université. Une nuit, seule dans sa chambre d'étudiante, elle est la proie d'hallucinations et d'une rencontre surnaturelle qui la laisse épouvantée. Convaincue qu'elle est harcelée par des forces démoniaques, Emily sombre peu à peu, victime de symptômes de plus en plus spectaculaires. Perdue et terrifiée, Emily demande au prêtre de sa paroisse, le père Richard Moore, de l'exorciser... Au terme du combat contre sa possession, la jeune fille trouve la mort. Accusé d'homicide par imprudence, le père Moore se retrouve au cœur d'un procès qui va ébranler les convictions de tous. Défendu par Erin Bruner, une célèbre avocate qui ne croit pas au surnaturel, Moore n'a plus l'ambition d'être innocenté, il veut simplement que tout le monde sache ce qui est réellement arrivé à Emily...

"Linda Blair (L'exorciste) vient de trouver sa remplaçante."

Mon avis : L’exorciste de Friedkin, injustement considéré comme étant un film d’horreur, développe l’exorcisme d’un point de vue spirituel, nous montrant ainsi une mère de famille et un jeune prêtre remettre leur foi en Dieu en question. Scott Derrickson a choisi de remettre en cause l’acte d’exorcisme en lui même en le plongeant en plein cœur d’un procès, ou quand New York Section Criminelle rencontre L’Exorcisme afin de moderniser le tout. C’est donc tout un cinéma de genre qui se retrouve dynamité de l’intérieur afin d’en ressortir magnifié, d’être encore plus terrifiant que n’importe quelle autre fiction puisque exposer à la science et à la justice. En choisissant de s’inspirer d’un vrai fait divers et d’en garder les détails les plus troublants (autant d’un point de vue fantastique que médical), Derrickson intrigue et fascine le spectateur en exposant certaines phases du processus de l’exorcisme sous deux angles bien distincts : celui de l’accusé (des spécialistes du paranormal et leurs théories métaphysiques) et celui de la défense (des spécialistes de la santé et leurs théories scientifiques). Passionnant, tout simplement !

"Tom Wilkinson dans toute sa splendeur !"

Lorgnant presque du côté du documentaire financé par Arte, ce film jongle entre scènes de terreur pure (impériale Jennifer Carpenter littéralement possédée dans sa prestation) et celles beaucoup plus calmes du procès (Tom Wilkinson excelle dans ce rôle casse gueule du prêtre chargé d’une mission divine) et tout aurait pu être parfait si le réalisateur n’avait pas décidé d’ajouter une intrigue secondaire à son film déjà bien chargé en la personne de l’avocate de l’accusé. Cette dernière se retrouvant en plein cœur d’une bataille entre les forces du bien et du mal, se retrouve persécutée par un vilain démon tout le temps que dure le procès et ce dans un but des plus obscurs pas vraiment expliqué et peu convaincant. Du coup, dès que l’avocate se retrouve seule chez elle (ben oui, un démon ça ne vient jamais vous emmerder dehors), on est très vite frustré tant on devine facilement ce qu’il va passer à l’écran. C’est inutile, chiant, prévisible et en général ça dure plusieurs minutes. Ces quelques scènes flinguent le rythme donné au film qui aurait très bien pu se contenter des scènes d’exorcisme pour remplir son quota de trouille, tant ces dernières sont flippantes à souhait. L’envie de trop bien faire, sûrement…

Malgré ce petit défaut que l’on pardonnera très vite et sans trop de mal, l’Exorcisme d’Emily Rose est une pure réussite réussissant sans mal son pari de renouveler un genre qui possède son maître étalon depuis maintenant plus de 35 ans.

A la fin des deux heures que dure ce procès, une seule question viendra vous hanter : Et si ça existait vraiment ?

05 février 2011

Comment savoir - James L. Brooks



Six ans après Spanglish, James L. Brooks revient derrière la caméra plus en forme que jamais avec  Comment savoir une comédie romantique au casting des plus aguicheurs qui, durant presque deux heures de péloche, tentera de répondre à l’éternelle question : "Comment qu’on sait quand on est amoureux ? " Seulement voilà, il y à certaines questions qui devraient rester sans réponses !

Le pitch : Lisa ne vivait que pour sa passion du sport et du softball, mais sa soudaine exclusion de son club la laisse complètement désemparée. C'est alors qu'elle fait la connaissance de Matty, un joueur de baseball professionnel, séducteur invétéré plutôt nombriliste. Pour George Madison, la période n'est pas joyeuse non plus. Cet homme d'affaires qui entretient des relations compliquées avec son père, Charles, se retrouve injustement accusé de malversations financières, au point de risquer la prison. C'est le soir où George et Lisa vivent le pire moment de leurs vies respectives qu'ils se rencontrent. Alors que tout semble s'écrouler autour d'eux, ils vont découvrir que quelque chose de merveilleux peut quand même arriver...


"Wes Anderson va venir te chercher, d'accord ?"

Mon avis : Comment savoir est la quintessence de tout ce que votre petit ami déteste dans les comédies romantiques : c’est niais, gentillet et pompeux au possible et se veut drôle alors que l’on frise la tentative de suicide tant on est au bord de la rupture psychologique devant un tel gâchis scénaristique. L’idée de départ aurait pu donner quelque chose de sympathique si elle n’avait pas été plombée par autant de sous intrigues toutes plus inintéressantes et improbables les unes que les autres (autant dans leur développement que dans leur conclusion). De la secrétaire gentillette se demandant sans cesse si elle réussira à faire revenir auprès d’elle le père de son futur enfant en passant par le père/patron/escroc laissant à son fils le choix d’aller en prison à sa place et ainsi de s’épargner quelques 25 années à passer derrière les barreaux, vous en aurez très vite fait le tour.

Passons maintenant au deuxième GROS handicap de ce film : ses comédiens ! Le casting est, il faut bien l’avouer, des plus aguicheurs et attirera sûrement à lui seul de pauvres victimes innocentes dans les salles obscures; seulement voilà, les acteurs/actrice peuplant ce film sont tellement peu intéressés par ce pour quoi ils ont été payés, qu’ils semblent avoir passer un deal entre eux : la course à celui qui cabotinera le plus ! C’est juste incroyable de voir si peu d’implication venant de la totalité des têtes d’affiches d’un seul et même film ! Il faut le voir pour le croire tant l’envie de tuer ces comédiens ne tarde pas à vous envahir si tôt le générique d’ouverture terminer. C’est bien simple : Reese Whiterspoon tente péniblement de s’en sortir en nous offrant une pathétique imitation de Anna Faris, Owen Wilson nous prouve une fois de plus qu’il n’est pas contre l’idée de gâcher son talent dans des productions de m**** contre un gros chèque et pour ce qui est Jack Nicholson, THE monstre sacré du cinéma US, il vaut mieux vous laisser la surprise de ce qu’il a osé s’infliger dans ce film, allant même jusqu’à parodier SA grosse scène dans Les Infiltrés de Martin Scorcese.


"J'retire ma main si tu m'aides à me barrer de ce film !"

Heureusement pour nous, pauvres spectateurs que nous sommes, les seconds rôles sauront nous apporter le minimum syndical que l’on est en droit d’attendre d’une telle bouillie informe. A ce titre, on citera (de tête) la présence de Tony Shalloub (Monk), Kathryn Hahn (la série NY 911) ainsi que celle de John Tormey (Ghost Dog) dans le rôle du portier bienveillant et quasi muet. Que des têtes bien connus de tous (ou presque) que l’on aimerait bien voir plus souvent, et ce dans des productions de meilleures qualités.

Maintenant que je vous ai dit tout le bien que je pensais de ce film, je vais me permettre de partager avec vous une question qui me hante depuis que je l’ai vu : Quand on sait que Tron Legacy a coûté la bagatelle de 200 Millions de dollars, comment un tel navet à pu coûter à lui tout seul 120 Millions ?

Tron - Joseph Kosinski



Contexte : Vingt huit longues années après la sortie de Tron au cinéma, sa suite Tron Legacy (Tron L’héritage dans la langue de Molière) sortira sur les écrans le 09 Février prochain.

En 1982, Tron marquait à jamais l’histoire du cinéma en proposant à une nouvelle génération de geeks, un long métrage dont le concept réside sur la fusion du monde réel avec celui de l’informatique (Qui à parler de Matrix ?). Cuisant échec commercial au moment de sa sortie car très (trop) en avance sur son temps, ce long métrage de Steven Liesberger fut également le premier à avoir utiliser un ordinateur pour générer des effets spéciaux. 
Les années ont passé et l’avènement de l’ère numérique prédit par Tron au début des années 80 étant bien survenu, le vilain petit canard de la firme Disney a eu enfin droit à son statut de film culte tant désiré par sa nouvelle armée de fans. Malgré cela et les années passants, Disney n’était toujours pas enclin à prolonger l’aventure virtuelle, du moins pas avant qu’un certain Joseph Kosinski (alors réalisateur de publicités et petit protégé de David « Fight Club » Fincher) ne finance, réalise et projette une vidéo test de SA vision de ce que devrait être Tr2n (nom donné au projet à ce moment là) lors du Comicon de San Diego. Nous sommes alors en 2008 et devant l’hystérie que cette courte vidéo d’à peine 3 minutes provoqua au sein de l’audience, les pontes de Disney se décident enfin à mettre en route la production de Tron 2 et maintenant rassurés par la viabilité d’un tel projet, ils en confient les rennes au jeune prodige Joseph Kosinski... Ainsi qu’un budget de 200 millions de dollars. Deux années sont passées, nous sommes maintenant en 2010, qu’en est-il de cette suite tant attendue ?


"La mise à jour de la célèbre séquence du premier Tron"

Le pitch : Sam Flynn, 27 ans, rebelle de la société, est hanté par la disparition de son père Kevin Flynn, un homme autrefois réputé comme le plus grand développeur de jeux vidéo et bâtisseur d'un véritable empire industriel. Cherchant à percer le mystère entourant cette disparition, il se retrouve aspiré dans un monde virtuel de programmes redoutables et de jeux mortels, Tron, où vit son père depuis 20 ans. Avec l'aide d'une combattante de sang-froid, Quorra, père et fils s'engagent dans un voyage qu'ils n'auraient jamais imaginé pour s'échapper de Tron. A travers un univers époustouflant visuellement, devenu plus avancé technologiquement, ils devront aller au bout de leurs limites et affronter les menaces les plus redoutables pour espérer retrouver le monde réel...

Mon avis : Sans être la méga tuerie espérée par les fans de la première heure, le résultat reste à la hauteur des attentes générées par tout ce buzz (polluant le net depuis maintenant plus de deux ans). Voilà qui est dit ! Pour résumer simplement : le film est une véritable réussite dans son envie de vouloir rendre hommage à son aîné mais pèche sérieusement voir même sévèrement par son manque évident de prise de risque. Le réalisateur, sûrement effrayé par la possibilité de dénaturer l’œuvre d’origine en faisant prendre à son film la mauvaise direction, se contente de nous raconter une histoire des plus classiques et sans aucune épaisseur. Pourtant, on sent ici et là dans ce gâchis scénaristique l’envie d’oser, de tenter quelque chose de vraiment couillu qui saura diviser les fans de la première heure en deux catégories bien distinctes et ainsi de reproduire ce que le premier film avait si bien réussit à son époque : apporter un regard novateur sur un thème bien précis ! On pense surtout à l’excellente idée des I.S.O., ces entités aux origines mystérieuses et mystiques, qui une fois mis en place par le personnage incarné par Jeff Bridges (qui au passage est impérial dans son rôle de maître Jedi perdu dans La Grille) est aussitôt sacrifié sur l’autel de l’auto protectionnisme. Frustrant, tout simplement !


"Le groupe Daft Punk au sommet de son art !"

Malgré ses quelques faiblesses scénaristiques (on pourrait résumer le film en à peine 3 lignes), là ou le dernier bébé des studios Disney frappe fort, c’est dans la symbiose parfaite entre son univers visuel et sonore. Que ce soit au niveau de son design (décors, véhicules et costumes), de ses effets spéciaux ou bien encore de sa musique, Tron Legacy est une pure expérience sensorielle. On pourrait ainsi le comparer à Avatar (d’ailleurs, les effets spéciaux ont été réalisé par Digital Domain, compagnie créée par James Cameron et qui réalisa les trucages de certaines séquences du film Avatar) à la différence près que d’expérience écologique, on passe à celle dite du numérique. Empruntant aussi bien à des films précurseurs tels que 2001 ou bien encore Blade Runner, Joseph Kosinski, architecte de formation, s’est entouré d’une équipe artistique en béton armé dont chaque membre est une référence dans son domaine. Ainsi, si les véhicules du premier Tron étaient signés par la légende Sid Mead, ceux de Tron Legacy proviennent de l’imagination de Daniel Simon, une star du design automobile à qui l’on doit la résurrection de la marque Bugatti. Idem pour la musique qui est ici composée par le groupe Daft Punk, succédant ainsi à Wendy Carlos, et qui vous envoûtera dès le générique d’ouverture pour ne plus vous lâcher jusqu’au générique de fin. Daft Punk, un choix des plus logiques tant ce groupe à toujours été si proche de l’univers du premier Tron, ne serait-ce que par leurs costumes de scène.



"Que dire de plus face à ça ?"


Au final, Tron Legacy est un film imparfait mais bénéficiant d’une réelle identité ainsi que d’une volonté certaine de la part de son réalisateur d’apporter une touche artistique à un blockbuster de cette ampleur. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire le panneau servant d’introduction au film et vous avertissant que certaines séquences du métrage ont été filmées en 2D et seront projetées telles quelles. Et quant on voit quelles sont ces séquences, le doute n’est plus permis, cette suite de Tron, au-delà d’être un futur modèle qui influencera bon nombre de réalisateurs, est une pure réussite qui se doit d’être vu en salle !

29 janvier 2011

Somewhere - Sofia Coppola


Après un troublant Virgin Suicides, un magnifique Lost In Translation et un quelque peu déroutant Marie-Antoinette, voilà qu'arrive le dernier bébé de Sofia Coppola : Somewhere. Alors ? La fille du réalisateur du Parrain à-t-elle réussi à rattraper le coup après sa relecture "clipesquo-guimauve" de Marie-Antoinette ?
La réponse : Oui...et non...

Le pitch : Johnny Marco, auteur à la réputation sulfureuse vit à l'hôtel du Château Marmont à Los Angeles. Il va recevoir une visite inattendue : sa fille de 11 ans.

Le gros problème de Somewhere vient de la direction quelque peu intéréssée que lui a donné sa réalisatrice : celle du rachat de notoriété. Car c'est bien là le sentiment que l'on a après les presque deux heures que dure ce long métrage. Au moment de sa sortie, Lost in Translation a su imposer Sofia Coppola sur la scène des réalisateurs confirmés, lui offrant une crédibilité en béton armé ainsi qu'un moyen efficace de s'affranchir de l'ombre de son père. Chose qu'à l'inverse, le fils de Ridley Scott, Jake Scott, n'a pas réussi à faire avec son Welcome To The Rileys. Puis vint le problème Marie-Antoinette ! Ah...Il fallait bien que j'en parle de celui-là. Lui sentant pousser des ailes, Sofia Coppola s'est laché, s'est approprié l'histoire de France, l'a digéré avant de la vomir à l'écran façon portnawak complètement outrancier et quelque peu insultant envers l'histoire d'origine. Le film fît un bide au moment de sa sortie, décrédibilisa quelque peu sa réalisatrice et donna l'impression que Lost in Translation fût rien de moins qu'un accident de parcours. Il lui fallait donc un moyen efficace de se racheter. Le projet Somewhere  est apparu alors.


"J'ai joué avec Wesley Snipes, tu sais"
 
Cest donc sans surprise que Somewhere reprend quasiment les idées qui ont su faire de son aîné Lost in Translation un succès, tout en se donnant juste la peine de modifier le lieu (Tokyo devient Los Angeles) et les acteurs. Pour le reste, c'est exactement la même chose : une âme esseulée perdue dans sa vie de couple, dans sa carrière professionnelle ainsi que dans son hôtel se pose les questions existentielles qui lui permettront, soit de continuer à vivre sa vie en surface, soit de s'orienter vers les vraies valeurs telle que la famille. Notre réalisatrice en herbe pousse le vice tellement loin qu'elle en va même jusqu'à photocopier des scènes de son premier gros succès (la scène de la conférence de presse pour ne citer qu'elle). Vous l'aurez compris, on touche le fond de l'abération tant ce manque de confiance crève les yeux.

On à vu pour le fond, mais qu'en est-il de la forme ? Malheureusement, c'est là que ça fait le plus mal ! Quoi de mieux pour se racheter une crédibilité artistique que de faire de l'art underground histoire de bien montrer aux journaleux du monde entier qu'on est une vraie de chez vraie ? En théorie, rien ? Je serais tenté de vous répondre oui, mais pour le coup, on assiste à une pitoyable tentative qui vire très vite au ridicule tant c'est poussif et vide de sens. Autant le plan d'ouverture de Lost in Translation avait de quoi marquer les esprits avec un plan fixe sur les fesses de Scarlett Johanson portant une culotte transparente, autant celui de Somewhere laisse de marbre. Non mais franchement, quelle idée à la con de filmer en plan fixe une voiture de sport faire 5 fois le tour d'un circuit, dont la moitié en hors champ, avant de la voir se garer devant la caméra pour mieux mettre en valeur la première apparition à l'écran du personnage principal? Ou bien encore, idée scénaristique complètement conne : de montrer/monter 2 scènes de lap dance à la puissance érotique proche du zéro ? Deux ? Pourquoi deux ? Il est ou l'intérêt, là ? M'enfin, c'est vrai quoi !



"Bon, faut faire oublier Marie-Antoinette aux gens, ok ?!"

Vous l'aurez compris, Somewhere marque les limites du cinéma de Coppola fille mais permet à Stephen Dorff de briller enfin dans un rôle à la hauteur de son talent. C’est déjà ça de pris et rien que pour ça, on félicite quand même un peu Sofia !