31 mai 2017

Ghost in the Shell - Rupert Sanders



Après des mois de polémiques variées et de promotion intense, Ghost in the Shell débarque sur les écrans du monde entier, avec l’ambition affichée de donner naissance à une nouvelle lucrative franchise. Hollywood peut-il digérer une œuvre aussi dense et révérée ?

Rarement projet aura semblé aussi risqué, voire kamikaze. Originellement un riche manga signé Masamune Shirow, puis diptyque animé du maître Mamoru Oshii avant de muter en passionnante série, Ghost in the Shell est d’une invraisemblable richesse ; un matériau d’une formidable diversité, qui aura fédéré sur le long terme des cohortes de fans allant de l’amateur de science-fiction au spécialiste du cyberpunk, en passant par l’afficionado de réflexion métaphysique jusqu’à l’otaku occidental.

Ces derniers n’avaient d’ailleurs pas manqué de pointer les péchés supposés de l’adaptation qui nous intéresse, à commencer par son whitewhashing, incarné par le casting de Scarlett Johansson (plainte assez curieuse, quand on connaît l’esthétique métissée et kaléidoscopique qui préside à l’univers en question).


SHELL A VIE

La première très bonne surprise du film de Rupert Sanders (Blanche-Neige et le chasseur) est donc de parvenir à retranscrire intelligemment et fidèlement une œuvre-monde terriblement complexe. Dès les premières images du métrage, on est ainsi sidéré par le degré de précision déployé par le récit et la direction artistique pour incarner les codes ou identités remarquables qui ont fait l’ADN de Ghost in the Shell. Le moindre accessoire, le plus petit morceau de coursives et jusqu’à certains figurants ont ainsi été reproduits, transcrits, avec un soin maniaque.

Même la polémique artificielle concernant l’occidentalisation du chef d’œuvre séminal est adressée avec une rare intelligence. Vous redoutiez que Scarlett Johansson ne puisse s’effacer pour incarner le Major Kusanagi ? Rassurez-vous, Rupert Sanders accorde avec justesse une grande place à cette problématique, faisant de l’apparence caucasienne du personnage principal un questionnement identitaire fondamental, présenté ici avec une belle acuité.

Autre raison de se réjouir : Ghost in the Shell ne se limite pas à un objet de cinéma fétichiste, conçu pour caresser le fan dans le sens du poil. S’il ne réinvente jamais la poudre, le scénario du blockbuster s’échine simultanément à mener son récit selon un rythme trépidant, collant à la concision qui faisait la force du premier long-métrage, tout en établissant clairement ses enjeux.


Enjeux qui sont parfois trop simplifiés, mais suivent une progression plus cohérente et soignée que la plupart des grosses productions actuelles. Le film ne cherche jamais à sidérer son public, il s’efforce avec réussite de lui permettre de saisir les clefs conceptuelles de l’œuvre originale. En découle une narration très fluide, claire, beaucoup plus maîtrisée que dans le tout-venant du cinéma de divertissement grand public.

GHOST Y ES-TU ?

Pour autant, Ghost in the Shell se casse les dents sur certains écueils inhérents au programme qu’il déroule. Car à trop vouloir dupliquer le canon esthétique établi par Oshii, Sanders se fait trop fidèle. On a beau être ravi de retrouver les Geishas mécanique d’Innocence, la combinaison « stealth » du premier métrage ou encore les chiens de Batou, ces duplicatas font du film un produit étrangement daté.

Car le 7ème art n’a pas attendu pour s’inspirer de Ghost in the Shell. Dès Matrix, Hollywood avait entamé le travail de digestion que semble ignorer Sanders. En ne tenant pas compte de la manière dont ces codes ont évolué ces 20 dernières années, le métrage souffre en partie du syndrome John Carter, qui entame grandement sa potentielle modernité. Un sentiment particulièrement vivace lors du dernier acte, très artificiel dans sa volonté de clore les différents arcs narratifs, tout en pavant la voie d'une hypothétique trilogie.


De même, on comprend rapidement que pour satisfaire le spectateur averti et simplifier le récit, le scénario choisit de gommer une grande part de ses questionnements métaphysiques, en mixant les intrigues du premier anime et de la seconde saison de la série. Un choix qui séduira sans doute les spectateurs en quête d’entertainment mainstream, mais frustrera terriblement ceux qui espéraient retrouver la portée philosophique inhérente à Ghost in the Shell. On est ainsi plus proche d’une relecture cyberpunk de Robocop que d’une réinterprétation des brillants travaux de Shirow et Oshii.

Au final, impossible de ne pas considérer avec indulgence ce Ghost in the Shell pour les nuls, qui ne méprise jamais son public et cherche à démocratiser ses aînés avec une réelle sincérité. Impossible également de ne pas regretter la disparition de ce qui faisait le sens, et donc la grâce, de cet entêtant fantôme.


EN BREF

Ghost in the Shell ne nous prend jamais pour des demeurés et s'efforce de respecter son modèle, quitte hélas à se transformer en écho affaibli et simpliste de l'oeuvre originale.

25 mai 2017

Jurassic World - Colin Trevorrow



Plus de dix ans ont passé depuis le dernier épisode de Jurassic Park. Entre temps, la mode des reboots et autres remakes a pris des proportions délirantes, poussant logiquement Steven Spielberg et Universal à nourrir la nostalgie du public en redonnant vie à une saga encore très présente dans l'imaginaire collectif. Après une promotion clairement orientée autour de l'idée du fun et du second degré, nous étions donc particulièrement curieux de découvrir quelles surprises nous réservait ce Park.

Ceux dont le cœur bat toujours pour les dinosaures y trouveront à peu près leur compte, le film faisant tout pour les exposer continuellement et au grand jour, avec une relative générosité. Les spectateurs en quête d’un divertissement rondement mené pourront également se satisfaire du produit proposé par Universal. Son rythme est constant, l’ensemble ne souffre globalement pas de temps mort et on constate l'effort des scénaristes pour élaguer l'histoire et ne pas alourdir le film, notamment ses dialogues.


On redoutait que la mode du tout numérique ne joue contre la tradition d'excellence de la franchise dans le domaine des effets spéciaux. Il n'en est rien, les équipes d'ILM ont une nouvelle fois fait du très bon boulot. Hélas, ils n'ont manifestement retenu aucun enseignement de l'expérience acquise sur les précédents épisodes. Les animatroniques ont manifestement été quasiment éliminés de l'équation, tandis que l'animation semble ne plus se soucier de modèles physiques, comme Spielberg l'imposa par le passé. Résultat : une foultitude de bébètes numériques dénuées de réalité, sortes de chewing-gum rugissants incapables de procurer le moindre frisson. La conséquence est terrible, Jurassic World est le film aux effets les plus ratés de la saga. Et de loin.

Malheureusement, Jurassic World souffre de son indécision. Alors qu’il agite en permanence la nostalgie du premier épisode sous notre nez, le scénario de Colin Trevorrow semble ne pas du tout en comprendre l’esprit et échoue à créer une réelle dramaturgie ou un quelconque émerveillement. En témoigne la scène où retentit pour la première fois le thème principal de John Williams, utilisé ici non pas pour accompagner la découverte des formidables créatures qui peuplent le parc… mais pour nous dévoiler la déco de son hôtel de luxe.


Le long-métrage se pense et se vit comme une attraction, ni plus ni moins. Une orientation qui lui confère son dynamisme, mais limite son impact. Les personnages témoignent cruellement de cette orientation, à l’image de Chris Pratt, dénué de personnalité et de motivations, qui se contente de jouer les guides touristiques rigolards, annulant systématiquement tout effet de tension ou de suspense. Comment croire à une menace mortelle quand nous évoluons aux côtés d’un blagueur capable de contrôler les Raptors, l’espèce la plus dangereuse qui soit ?

Autre source de déception : le refus du film de nous offrir la dose de frissons indissociable de la saga Jurassic Park. Non content de piocher presque toutes ses victimes parmi des figurants anonymes, le film ne nous offre pas le cataclysme annoncé par ses bandes-annonces. On se demande ainsi quel était l'intérêt de situer l'action dans un parc rempli de touristes, pour finalement ne pas vraiment les confronter aux dinosaures affamés qui les entourent. Une timidité regrettable, car on se rappelle que la conclusion furieuse du Monde Perdu n'empêchait pas le film de demeurer un divertissement grand public.


À force de ne pas choisir de direction claire, Jurassic World n’assume pas non plus sa dimension Z. Certaines péripéties semblent pourtant offrir au spectateur une relecture inattendue de Mega Shark VS Giant Octopus et ses innombrables suites qui remplissent les étagères des cinéphiles déviants. Alors que le film se transforme en match de catch pour sauriens génétiquement modifiés, nous réalisons que cette voie nanardeuse mais jubilatoire était peut-être une issue pertinente pour un film qui n’a clairement pas les ambitions de son sujet.

Mais pour assumer une folie à la fois sauvage et bon enfant, il aurait fallu faire le choix de se couper d’une partie du public potentiel, la frange la plus cinéphile et nostalgique, plutôt que de tenter artificiellement de satisfaire toutes les audiences, quitte à n’en combler aucune.
résumé


EN BREF 

À ne pas choisir entre l'hommage respectueux et le gros délire, Jurassic World finit par se perdre et proposer une grosse attraction manquant singulièrement de caractère.

17 mai 2017

I am not your negro - Raoul Peck


À travers les mots de James Baldwin, Raoul Peck démontre dans son documentaire la puissance de la réflexion de l’écrivain sur le racisme, car plutôt que de le condamné trop facilement, il creuse en profondeur et avec justesse dans sa nature complexe pour en comprendre son origine. Une œuvre nécessaire et cruelle d’actualité.
La liste nécrologique s’allonge, de jour en jour aux États-Unis. Le nombre de citoyens afro-américains ne cesse d’augmenter, notamment par la faute de policiers “trop zélés”, affirment certains médias. Mais lorsque ces morts défraient la chronique, le déroulement est inlassablement le même. Déclaration officielle, protestations, révélations compromettantes nous orientant sans détour vers un crime raciste, explosions de colère dans la population de ces blocks abandonnés à la ghettoïsation communautaire. Des séquences qui devraient être anachroniques quand on remonte les décennies, jusqu’à l’époque où furent signés les droits civiques et l’abrogation des dernières lois ségrégationnistes. Tous les états-uniens, quelque soit leur couleur de peau, devaient être alors égaux. Comment peut-on encore aujourd’hui assister à l’embrasement de ces quartiers avec des scènes de quasi guerre civile, dans ce cas ?

Plutôt que d’aller chercher un énième martyr de l’histoire violente de la lutte des Afro-américains pour l’égalité à l’image des ses confrères de la fiction, le réalisateur Raoul Peck s’est attribué la pensée de l’écrivain James Baldwin pour son nouveau documentaire intitulé I Am Not Your Negro. Plus qu’un auteur de talent, Baldwin fut aussi contemporain des combats de Malcolm X et du pasteur Martin Luther King Jr. Il était même un intime de ces deux grandes figures de l’Histoire, tout court. Il assistera impuissant comme le reste de l’Amérique à leurs disparitions brutales, lâchement assassinés pour leurs convictions et de l’espoir qu’ils représentaient, suivants le meurtre de Medgar Evers, star du football américain tuée le 12 juin 1963. James Baldwin était surtout un rhétoricien hors pair, en particulier sur les plateaux de télévision. Ses arguments, clairs et concis, étaient systématiquement imparables et le court silence du présentateur (blanc, est-il besoin de le précisé dans les années 1960 ?) était la plus belle preuve de leur efficacité. I Am Not Your Negro est tiré de la trentaine de pages d’un manuscrit inachevé de Baldwin dans lequel l’écrivain cherchait à déterminer les raisons de la persistance du racisme aux États-Unis, tant d’années après la fin de l’esclavage.
Le ton solennel de Samuel L. Jackson en version originale (celui de Joey Starr en version française) sur les mots de James Baldwin donne une force brute au film de Raoul Peck. Gravité, dépit, colère, tant d’émotions y seraient applicables. Surtout que ce terrible problème de société provoque encore des morts et n’est pas prêt de se résoudre pacifiquement. Cependant, tandis que l’essentiel des long-métrages, notamment célébrés par le lointain Hollywood, ne font que dénoncer bêtement le racisme, le documentaire de Peck fait une plongée vertigineuse dans la psyché pour le comprendre. Alors, pourquoi ? Pourquoi le racisme est-il toujours aussi vivace de nos jours ? À suivre James Baldwin, aujourd’hui ou hier, sa théorie se démontre sur nos sociétés construites sur ce rapport ancestral de dominants/dominés. Or ce « nègre » qu’il dit ne pas être est un archétype de dominé, construit par les dominants. D’abord par besoin, ces derniers le maintiennent ensuite pour se rassurer eux-mêmes, par peur de leur propre décadence et d’être un jour les dominés. Alors, l’homme noir aux États-Unis qui apparaît pour la première fois à la télévision ou dans des publicités est souriant, sympathique, serviable, faible. Car s’il représentait la force, la liberté et le savoir, il deviendrait aussi un possible concurrent à sa domination de la société.

Mais James Baldwin, comme tout américain qui se respecte a comme héros des personnages de l’Amérique conquérante. Le cowboy John Wayne marque sa jeunesse, mais les valeurs qu’il véhicule et la figure qu’il présente sur le grand écran se révèlera incompatible avec son destin d’homme noir aux États-Unis. Un Afro-américain ne peut-il devenir un américain comme les autres ? Bâti autour des morts d’Evers, Malcolm X et King, I Am Not Your Negro est vibrant d’émotion et aussi glaçant d’actualité. Il reste un documentaire très (sans doute trop) contemporain, associé aux dernières victimes des années les plus récentes. Le montage des images d’archives n’accorde que peu de temps aux événements intermédiaires entre les années 1960 et 2010, en particulier aux émeutes de Los Angeles de 1992, résumées à quelques minutes insoutenables du tabassage de Rodney King par des policiers. Pétri du bon sens de James Baldwin et son éternel optimisme, le réalisme du film de Raoul Peck nous rappelle néanmoins que les États-Unis de 2017 n’augurent rien de bon. Et si la force que détient l’État n’est plus là pour protéger ses concitoyens, mais seulement pour maintenir un ordre violent, imposé par une caste au pouvoir, alors il est à craindre pour l’avenir de ces minorités dans cette société américaine loin d’être apaisée.

11 mai 2017

Alien Covenant - Ridley Scott


Cinq ans après un Prometheus qui aura engendré nombre de débats passionnés en nous proposant de réinventer la mythologie Alien, Ridley Scott continue d'interroger la légende qu'il a forgée à l'occasion d'Alien : Covenant. Conscient des reproches formulés à l'égard du précédent volet, le réalisateur poursuit la mutation de cet univers, avec l'intention d’asseoir une nouvelle fois la figure du Xénomorphe au sommet de la chaîne alimentaire de l'horreur.


PARADIS PERDU

L'équipage du Covenant traverse la galaxie avec à son bord des milliers de colons en cryo-sommeil, destinés à coloniser une lointaine planète habitable. Suite à une avarie, le personnel de bord est sorti d'hibernation, juste à temps pour capter un étonnant message, manifestement d'origine humaine, provenant d'un astre inconnu, qui a tout d'un paradis terrestre. Il s'agit en réalité d'un piège qui va se refermer sur eux et broyer leurs idéaux.

Scott a entendu les complaintes outrées des spectateurs agacés par ses questionnements cosmogoniques et, si les Ingénieurs ne sont pas totalement absents de cette nouvelle aventure horrifique, le cinéaste a décidé de changer son fusil d'épaule. En effet, Alien : Covenant opte pour un rythme extrêmement dense, resserré et adopte très rapidement une structure proche du slasher, tendance série B énervée.

Menace pléthorique et omniprésente, prédation ultra-violente, le malheureux équipage du Covenant n'aura pas droit à une seconde de répit. Gorgé d'une misanthropie qui confine souvent au nihilisme, le scénario se veut une machine de mort impitoyable lancée sur une galerie de personnages sacrificiels. La mise en scène tour à tour brute et nerveuse de Scott confère à ce jeu de massacre une très grande intensité, qui surprend tout d'abord par son apparente froideur, avant que le film ne dévoile véritablement où il entend diriger notre empathie.


LA TOILE DE DAVID

Car si nos piteux colons se transforment rapidement en buffet ambulant, c'est qu'Alien : Covenant ne s'intéresse pas tant à eux qu'au véritable héros de cette nouvelle saga. Il s'agit bien sûr de David, qui devient plus que jamais un anti-Ripley, une figure vertigineuse de démiurge, à mi-chemin entre Faust, Prospero et Frankenstein.

Au coeur de ce chemin de croix, qui a substitué la peur de la maternité du Huitième Passager à une terreur séminale plus masculine, ce héros négatif, touchant dans sa quête d'un absolu mortel et indépassable, charrie avec lui une esthétique troublante, riche de références au romantisme allemand. Il confère à Covenant une richesse thématique et une poésie macabre qui s'hybrident curieusement avec la déferlante de violence graphique issue du cinéma d'exploitation.

Son importance et le traitement que le script réserve à ses protagonistes croyants nous donne également à voir une évolution radicale de l'oeuvre de Ridley Scott. Si ce dernier a toujours appréhendé ces personnages avec une distance loin d'être bienveillante, il paraît, depuis le décès de son frère Tony, plus révolté que jamais contre les fausses idoles ou illusions spirituelles des personnages qu'il déploie.


Dans le sadisme qu'organise le metteur en scène pour mettre à l'épreuve son équipage, on lit un rapport désormais totalement désenchanté au monde, une défiance complète à l'égard des marchands de rêve et de transcendance bon marché. Presque 40 ans après nous avoir alliés à Sigourney Weaver dans sa lutte contre une déité bio-mécanique meurtrière, Scott s'est définitivement rangé du côté de la créature, de sa perfection synonyme de pureté.

FAIS-MOI MAL

Radical et fiévreux, Alien : Covenant distille avec cruauté quelques puissants moments de cinéma. Il suffit à Ridley Scott d'un traveling semi-circulaire et d'un dialogue en apparence anodin autour de l'apprentissage de la musique pour nous faire comprendre le magnétisme diabolique de son héros maléfique et sa maîtrise du médium.

Il ne renonce pas pour autant à relire, réinventer et détourner les figures matricielles de la saga. Les irruptions de l'abominable Spineburster devraient rester dans les mémoires, tant elles frappent par leur ignominie sanguinolente. À la fois plus léger et plus profond que Prometheus, ce chapitre en forme d'hommage enragé à la première trilogie Alien réussit à divertir intensément, et a la bonne idée de se conclure de vicieuse manière, offrant à ses personnages un futur terrain de jeu aussi retors que létal.


EN BREF

Alien : Covenant joue simultanément la carte du film d'exploitation régressif et enragé, tout en ménageant de passionnantes pistes symboliques. Il gagne sur les deux tableaux.