27 juillet 2018

Hôtel Artémis - Drew Pearce


HÔTEL CALIFORNIA 

Impossible de ne pas penser à l'hôtel Continental de John Wick face à l'hôtel Artemis. Logé dans les ruelles mal famées d'un Los Angeles aussi futuriste que lugubre, l'établissement cache un étage ultra-sécurisé, réservé aux membres très exclusifs d'un club composé de criminels de premier ordre, lesquels peuvent venir être soignés grâce à une technologie de pointe. Avec des règles claires : interdiction de se battre, de tuer ou de porter des armes, au risque d'être exclu.

Peu ou prou le code de conduite des assassins dans John Wick et John Wick 2, et l'une des facettes les plus amusantes des films avec Keanu Reeves. Co-scénariste d'Iron Man 3 également passé sur la saga Mission : Impossible, Drew Pearce signe ici son premier film, épaulé par un casting en or. Autour de Jodie Foster, de retour en actrice après Elysium et 5 ans d'absence, il y a Dave Bautista, Sofia Boutella, Sterling K. Brown, Charlie Day, Jeff Goldblum ou encore Zachary Quinto, rassemblés pour donner vie à une galerie de personnages décalés, réunis dans cet hôtel pas comme les autres pour quelques heures de chaos sanglant et sans fin.


NO FIGHT CLUB 

Attention à ne pas attendre de ce Hotel Artemis un film d'action survitaminé à la John Wick ou à la Atomic Blonde, où tout tourne autour de scènes de castagne dures et extrêmes, et d'une caméra qui s'attarde sur la brutalité des cascades. Ici, la baston compte moins que la tension, et le chaos est plus diffus. Il sera moins question d'en mettre plein les yeux dans un grand mouvement cartoonesque ou ultra-violent, que de plonger le spectateur dans un futur bizarroïde et rétro-futuriste.

En arrière-plan, tandis que se prépare l'apocalypse entre les murs tapissés de moquette de l'Artemis, Los Angeles est remuée par de violentes émeutes suite à un soulèvement du peuple face aux puissants. La violence gronde en fond et se rapproche, alors que se mettent peu à peu en place les pièces et pions du jeu de massacre. Entre les secrets des uns, les obsessions des autres et les missions à assurer, la partie est tendue.


Parce qu'il a d'autres ambitions et n'en a pas les moyens de toute façon (Hotel Artemis a coûté 15 millions, deux fois moins que le premier John Wick ou Atomic Blonde), Drew Pearce ne se concentre donc pas sur l'action et ne cherche pas à rivaliser avec les concurrents sur ce terrain. Ce sera une source de frustration pour ceux qui attendait une sorte de Shoot' Em Up ou The Raid, mais une agréable petite surprise pour ceux qui se laisseront embarquer dans cette aventure qui ne ressemble à à peu près rien.

ART DECONNE

Hotel Artemis amuse d'emblée par son atmosphère et son univers. L'hôtel rétro-futuriste semble tout droit sorti d'une histoire à la Agatha Christie, avec ses moquettes, ses vieilles lampes, ses tapisseries ridicules et ses lumières basses. Le film s'amuse avec les stéréotypes, de la femme fatale (Sofia Boutella et sa robe rouge absurde) au costard cravate (Sterling K. Brown) en passant par la vieille dame ronchonne (Jodie Foster, grimée en mamie asséchée). Il les brise d'autant mieux qu'au-delà de jouer bien évidemment avec les clichés, il replace l'histoire dans un univers futuriste.


Les chambres poussiéreuses cachent des appareils médicaux incroyables, et les vieux placards, des serrures ultra-modernes. Ce grand écart entre les couloirs de grand-mère et les écrans du futur donnent un petit vertige à Artemis. A tous les niveaux, la direction artistique est séduisante, et chaque recoin de décor prend vie en quelques images. Qu'une porte s'ouvre avec une technologie moderne tandis qu'une autre s'active avec un bouton cachée comme dans le manoir de Cluedo, et cet hôtel prend des airs d'attraction amusante.

Hotel Artemis bénéficie aussi d'un casting qui rivalise de charisme, et tire le meilleur de rôles globalement peu creusés. Si l'infirmière incarnée par Jodie Foster souffre d'une grosse lourdeur en terme de ficelles dramatiques, et se révèle la moins intéressante, le film gagne une somme de petits instants tour à tour drôles et touchants grâce notamment à Sofia Boutella, Sterling K. Brown, Charlie Day et Dave Bautista. 


Avec en plus quelques saillies bien violentes, et une tendresse inattendue qui prend peu à peu sa place dans l'intrigue, Hotel Artemis est un film étrange, curieux, sorti de nulle part avec une foule d'envies et d'idées. La plupart ne sont pas exploitées autant qu'elles le mériteraient, l’atmosphère apocalyptique qui s'empare des rues et le parallèle avec le déséquilibre social des puissants membres du club reste trop esquissé, et le grand huit espéré retombe finalement bien vite dans le climax. Mais au-delà de ces défauts et ratés, le premier film de Drew Pearce tente quelque chose de très amusant et excitant, qui étonne et charme. Et qui mérite un petit coup d'œil pour tout amateur du genre.

EN BREF

Sans aller jusqu'au bout de ses idées, et vraiment exploiter son univers et ses personnages, Hotel Artemis se révèle bien plus amusant, excitant et décalé que bon nombre de films du genre.

10 juillet 2018

Retour vers le Futur - Robert Zemeckis


Derrière son énergie tonitruante et ses allures de comédie teenager matinée de science-fiction, Retour vers le futur se révèle être une démonstration implacable de mise en scène et une géniale aventure qui sera source d'inspiration pour beaucoup mais que très rarement égalé... voire jamais !

Adulé instantanément et dépassant très vite le titre de film générationnel pour s'inscrire dans les méandres de la culture pop, Retour vers le futur ouvrira littéralement les portes de la gloire à son réalisateur Robert Zemeckis et à sa vedette Micheal J. Fox. Car si les deux naviguaient déjà dans les eaux hollywoodiennes depuis quelques temps, leur collaboration restera à jamais dans les annales au risque même de laisser une sacrée ombre sur leur carrière respective. Mais les deux tireront profits de l'expérience, l'un s'imposant comme un metteur en scène consciencieux, le second comme l'une des figures mythiques des années 80. Une consécration évidente aujourd'hui mais pourtant pas assurée à l'époque: la conception du film connaîtra moult embûches ! Explications.


Lorsque le script de Retour vers le Futur fait son entrée dans les divers bureaux de production, les choses ne sont pas gagnées : loin de là ! Robert Zemeckis, à cette époque, n'a pas encore la réputation de grand réalisateur qu'on lui connait : papa d'une poignée de courts-métrages qu'il a mis en scène à l'université et qui lui a valu un award étudiant (pour Field of Honnor), il s'est vaguement fait remarqué avec ses deux premiers longs-métrages (Crazy Day en 78 et La grosse magouille avec Kurt Russell plus tard) mais est surtout connu pour avoir pondu, avec son compère de toujours Bob Gale, l'histoire du démentiel 1941 de Steven Spielberg. D'ailleurs c'est cette rencontre qui va lui mettre le pied à l'étrier et ce même s'il fréquente le même groupe d'amis composé de George Lucas, John Milius ou encore Brian De Palma. Car depuis quelques temps le duo ne parvient pas vraiment à percer: le scénario qu'ils ont rédigé se fait refouler pour diverses raisons. Inspiré par un délire de Gale (il tente de s'imaginer ami avec son père lorsque celui-ci était adolescent), Retour vers le futur connait tout d'abord un refus catégorique des studios Disney : le fait que le jeune héros, Marty, connaisse une romance avec sa mère trouble véritablement les dirigeants. Retravaillant pour rendre ce rebondissement narratif anecdotique, ils proposent alors une version édulcorée mais essuient un nouvel échec. Pire encore, les autres studios trouvent la trame niaise et peu courageuse comparée à l'humour provocant des teen-movies du moment !


Ils sont alors pris en charge par Spielberg, déjà producteur de La grosse magouille, et qui tente d'établir son nom comme marque de fabrique : il accepte que l‘on vende le projet sur son nom et Retour vers le futur est enfin accepté par la Universal qui émet tout de même quelques réserves : d'une part, le script devra être remanié pour des raisons budgétaires. Ensuite, la réalisation sera confiée à une tierce personne. Contraint d'accepter les conditions et désireux de se faire légitimement accepter aux manettes, le duo réécrit tentant d'aller à l'essentiel en s'affranchissant des réelles difficultés. A commencer par la machine à voyager dans le temps: initialement pensée telle un laser puis imaginée en frigo exposé à des radiations atomiques, ils évoquent enfin une simple voiture, la fameuse DeLorean, choisie pour sa plastique futuriste. Les problèmes étant réglés au fur et à mesure, il reste cependant la place de réalisateur à reconquérir: celle-ci est alors convoitée par Leonard Nimoy, mythique Spock, qui se verrait bien faire une pause entre la réalisation de deux volets de Star Trek. Heureusement, il prend du retard sur l'écriture du script de Star Trek IV : Retour sur Terre et il abandonne, la réalisation incombant à Zemeckis ! Surtout que celui-ci a, entre temps, accepté un film de commande passé par Michael Douglas : A la poursuite du diamant vert est un succès et Zemeckis est accueilli les bras ouverts !

Un réalisateur aux commandes, la production peut commencer. La construction des décors, éléments décisifs de la qualité du métrage, n'est pas un problème puisque Universal met à la disposition de la production ses plateaux extérieurs déjà en place : ainsi le tournage de la plupart des plans extérieurs se déroulera dans le même cadre que celui de Gremlins, autre production estampillée Spielberg. Reprenant fatalement l'ambiance très Capra du film de Dante, la petite ville de Zemeckis, Hill Valey, obtient tout de même une nouvelle Tour de l'horloge, mais totalement identique à celle présente dans Du Silence et des ombres de Robert Mulligan. A une exception près: le carillon a été remplacé par celui présent dans La machine à explorer le temps de George Pal. Quelques références assumées et glissées parmi tant d'autres, les clins d'œil étant légions : Monte là-dessus ! avec Harold Lloyd, Chitty Chitty Bang Bang, C'était demain, Star Wars, plusieurs Kubrick (2001, Orange Mécanique...), quelques uns avec Reagan (La reine de la prairie) ou même ses propres films (The lift)... Zemeckis tend discrètement quelques perches aux cinéphiles. Pour l'anecdote, Reagan lui-même sera tellement fan des allusions faites à sa personne qu'il s'offrira une copie du film et reprendra même la fameuse phrase « Là où on va, on n'a pas besoin de route ! » pour l'un de ses discours.


Avec un budget de 19 millions de dollars et le mentor Spielberg (entouré de sa clique composée de Frank Marshall et Kathleen Kennedy) veillant aux grains , Zemeckis est totalement libre: il impose Christopher Lloyd dans le rôle du Doc Brown alors qu'on lui préfère John Lithgow ou Jeff Goldblum, il fait apparaître ses connaissances dans le film (Deborah Harmon par exemple). Subsiste tout de même un problème de taille : Marty n'a pas d'interprète. Michael J. Fox, acteur adulé et spécialisé dans les feuilletons à minettes, ne peut se libérer pour le tournage : suite à son apparition dans le tendancieux Class 1984, son image s'est prise un coup et il est obligé de continuer son rôle récurrent dans la série Sacrée famille. Spielberg propose alors C. Thomas Howell avec qui il a déjà collaboré sur E.T, l'extra-terrestre et qui est de plus en plus populaire grâce à des films tels que Outsiders ou L'aube rouge. Peine perdue, Sheinberg, producteur, impose Eric Stoltz. Zemeckis entame le tournage avec celui-ci. Après près de cinq semaines, Stoltz est viré pour différents artistiques et on propose à nouveau à Fox : ce dernier accepte mais, sous contrat, il ne peut abandonner la série sur laquelle il est engagé. Aucun problème, Retour vers le futur sera tourné entre 16h00 et 4h00 du matin, l'acteur passant d'un plateau à l'autre et ne dormant que deux heures par nuit !

Un tournage de folie, le rythme étant pour le peu tendu : se rendant compte de l'impressionnante différence de taille entre Lloyd et Fox, Zemeckis doit abandonner une sous-intrigue pour mieux se consacrer à la mise en scène et plus précisément au travail sur la profondeur de champs, histoire de faire illusion. Au montage, il mise avant tout sur le rythme évinçant à nouveau quelques séquences et parvient à imposer les partitions de son compère Alan Silvestri : Spielberg, détestant les mélodies de celui-ci sur A la poursuite du diamant vert, finit par accepter en entendant l'orchestration de Retour vers le futur de manière anonyme. Reste tout de même Sheinberg qui persiste et qui, convaincu qu'un titre possédant le mot « futur » ne peut fonctionner au box-office, réclame que l'on rebaptise le métrage « L'homme de Pluton ». L'histoire ne lui donnera guère raison puisque le film engrangera plus de 350 millions de dollars à travers le monde le positionnant ainsi en première position devant des mastodontes comme Rocky IV, Rambo: la mission. Retour vers le futur met même la pâté aux autres productions de Spielberg qu'il les réalise (La couleur pourpre) ou pas (Les Goonies) ! Et Zemeckis dans tout ça ? Tandis que la Universal comptait les billets, il entrait à nouveau en production mais cette fois-ci à une nouvelle échelle : celle de Qui veut la peau de Roger Rabbit ?


Et que reste-t-il aujourd'hui de Retour vers le futur ? Si le film est devenu avec le temps un modèle du genre, c'est parce qu'il possède assurément quelques atouts non négligeables : forte de personnages hauts en couleurs, originaux, brillamment écrits et auxquels une pléiade d‘acteurs apporte une réelle fraîcheur (parmi lesquels Crispin Glover et Lea Thompson), l'intrigue s'affranchit du sensationnalisme qu'implique généralement le concept du voyage dans le temps pour se consacrer à l'émotion. Finalement, rien de plus impressionnant qu'une rencontre avec ses futurs géniteurs sur fond de carte postale nostalgique des années 50... Paradoxes temporels et aventure œdipienne, c'est à cela qu'est confronté Marty qui amène, par la même occasion, l'âme du rock'n roll dans une Amérique puritaine et rétrograde. Une exaltation et un dynamisme communicatif qui agit directement sur le spectateur.

EN BREF

Pur moment de bonheur, Retour vers le futur se révèle être avec le temps l'une de ces bandes immuables et toujours aussi jubilatoires. Vif, décomplexé, novateur, respectueux, le tour de force de Zemeckis s'impose certainement comme l'une des pépites du cinéma popcorn, une de celles que l'on revoit toujours avec autant de plaisir et ce une à deux fois par an ! Tout comme ses deux suites, toutes deux aussi frappées, et qui forment ainsi l'une des plus brillantes trilogies qui soient, nom de Zeus !

06 juillet 2018

American Nightmare 4 : Les origines - Gerard McMurray


Le premier volet de la franchise American Nightmare était une véritable purge mal agencée et mal exploitée. American Nightmare 2 explorait mieux le concept original sans impressionner, quand American Nightmare 3 : Election jouait habilement de l’idée de base pour instaurer un propos politique pertinent, malgré un scénario peu élaboré. Dans American Nightmare 4 : Les origines, James DeMonaco revient sur la première Purge, dans l'espoir de faire mieux. Verdict.

THE DEATH OF A NATION

American Nightmare 4 : Les origines (The First Purge en version originale) part d'un principe particulièrement passionnant et alléchant : comment la nuit cauchemardesque de crimes, de délits et de meurtres en tout genre, a été mise en place sur le territoire américain ? Ainsi, les premières minutes du long-métrage réalisé par Gerard McMurray - qui prend la relève d'un James DeMonaco uniquement scénariste ici - nous plongent quelques jours avant la première Purge, avant de se lancer dans le grand bain.

Dans un style proche du documentaire, s'enchaînent reportages télévisés, interviews des nouveaux Pères fondateurs et des experts sociaux, ou discours du Président des Etats-Unis, pour nous présenter le projet du gouvernement. Ainsi, avant de devenir un phénomène national, la Purge a été testée sur l'île de Staten Island, grandement défavorisée, pour analyser le comportement de la population américaine et la fiabilité du concept.




Evidemment, la présentation de cette première nuit infernale, où les citoyens cobayes qui acceptent de participer sont payés par la NFFA (parti des Nouveaux Pères Fondateurs de l'Amérique), était le moyen idéal de développer un propos politique piquant. American Nightmare 4 : Les origines tente ainsi de décrire les motivations politiques, la corruption ambiante et surtout de décortiquer la société américaine. Une nation cadenassée entre les extrêmistes conservateurs et les progressistes libertaires, entre nationalistes et mondialistes, entre racistes et cosmopolites...

Le précédent volet de la franchise mettait en avant une politicienne démocrate progressiste et un républicain fanatique (non sans rappeler Hillary Clinton et Ted Cruz à l'époque), s'affrontant à quelques mois des élections. La franchise, décidée à devenir un miroir de l'Amérique plus qu'une saga horrifique depuis Election, nous livre alors un quatrième film pastichant l'Amérique trumpienne.

Il dépeint un gouvernement qui surfe sur un populisme évident, s'octroie les faveurs des populations les plus démunies, en profite jusqu'à la moelle avant d'abandonner sur le bas-côté ces mêmes citoyens trompés.




MAKE AMERICA DIVIDED AGAIN

Sur le papier, American Nightmare 4 : Les origines avait donc des choses passionnantes à raconter et un sous-texte très riche à développer. Un postulat rapidement écarté, le film laissant tomber toutes portées sociales, politiques, économiques ou historiques au profit d'un faux-thriller dramatique sur fond de film d'action bourrin vide de sens.

Le long-métrage enchaîne alors les rencontres armées, les cache-cache faussement effrayants et les révélations passablement anodines. Pas avare en action, Gerard McMurray offre certes une ou deux scènes très bien exécutées (un combat en plan-séquence dans une cage d'escalier) et un final explosif largement inspiré de The Raid (la maestria en moins). Cependant, si la réalisation est plutôt bien tenue, aucune image ne marquera durablement la rétine.

Pire : le réalisateur n'arrivera jamais à créer une once de tension au milieu de ce ramassis de déflagration. Un désintérêt profond dû à une écriture des personnages au mieux ratée, au pire oubliée. Les protagonistes sont tous plus insignifiants les uns que les autres, quand ils ne sont pas tout simplement exaspérants (la voisine de la jeune héroïne) ou de simples ressorts scénaristiques à l'image de Skeletor, seul personnage un tant soit peu intrigant du film.




A côté de quelques visages connus comme Marisa Tomei (dont le rôle se révélera presque plus nul que celui de Channing Tatum dans Kingsman : Le Cercle d'or) et Melonie Diaz (qui apparaît 25 secondes), le film est porté par une troupe d'acteurs inconnus, menés par Lex Scott Davis et Y'lan Noel. Et en plus d'être desservis par l'écriture, leur casting dans le cadre d'un tel film socio-horrifique interroge.

En effet, loin de la diversité progressiste présentée par Blumhouse, le choix de comédiens afro-américains ressemble surtout à un opportunisme marketing à peine dissimulé, quelques mois après les succès retentissants de Get Out et Black Panther au box-office. Une décision qui rappelle finalement (et paradoxalement) les actions politiques du parti Républicain que veut dénoncer le film puisque ces héros répondent à des stéréotypes gênants sur la drogue, la violence ou l'humour et ne se sont jamais mis en valeur.

EN BREF

Les origines de la Purge avaient de quoi passionner et captiver à l'heure de l'Amérique de Trump. Malheureusement, le long-métrage délaisse rapidement son propos politique pour livrer un film d'action bourrin sans fond et particulièrement cliché.