Après une saison 1 qui avait réussi l'impossible en renouvelant Evil Dead tout en lui restant fidèle, la saison 2 s'attaque au lourd défi de confirmer cette belle entreprise. Et on peut dire que c'est bien parti. Attention, SPOILERS.
On commence sur le chapeaux de roue avec une Ruby (aux cheveux roses ?!) en bien mauvaise posture dans un hôpital puisqu'elle est attaquée par sa propre progéniture, les Deadites, qui veulent le Necronomicon. Acculée, elle n'a pas d'autre choix que de rompre la trêve avec Ash pour qu'il lui file un coup de main. Notre héros crétin préféré passe des jours heureux à Jacksonville en faisant la teuf, se bourrant la gueule et se tapant tout ce qui bouge tandis que Pablo et Kelly travaillent au bar de la plage. Un assaut des Deadites remet les pendules à l'heure et pousse Ash à sortir de sa retraite pour régler ses comptes avec Ruby.Mais une comptine chantée par une des créatures lui fait comprendre qu'elle se cache à Elk's Grove, sa ville natale.
De retour là-bas, Ash comprend qu'il n'est pas le bienvenu. Ses "exploits" passés sont connus de tous et il est considéré comme un dingue qui a tué ses amis. Même son père, Brock Williams ne veut pas entendre parler de lui et lorsqu'il va dans le bar du coin, c'est toute la ville qui lui fait comprendre qu'il doit partir. Mais Ash en a marre de fuir et décide de sauver sa ville. Pablo, assailli de visions terrifiantes depuis qu'il a été victime du Necronomicon, localise Ruby au crématorium local. Après une partie de cache-cache, Ash sauve Ruby des Deadites et elle lui explique qu'elle l'a appelé parce qu'elle a besoin de lui.Ayant fait n'importe quoi, elle requiert son aide pour protéger le livre de sa progéniture, en échange d'une nouvelle trêve, durable cette fois. N'écoutant que son courage (?), Ash décide de l'aider.
ASHY, SLASHY
On pouvait craindre que Ash vs Evil Dead s'essouffle après une magnifique première saison et déçoive dès son season-premiere. Il n'en est rien. L'équipe est en forme et semble parfaitement maîtriser son sujet. Il ne faut pas longtemps pour que la série ne retrouve ses habitudes dans un carnage ultra gore qui fait extrêmement plaisir. Oui, cette saison 2 s'annonce sacrément graphique et c'est tout ce que l'on demandait en ces temps où l'auto-censure et le souci de ne choquer personne règnent en maître. Ash et ses potes découpent et flinguent à tout va, avec un bonheur communicatif. Comme on pouvait s'y attendre, nos amis sont toujours aussi stupides, Ash en tête. Et c'est donc un festival de punchlines, de scènes comiques tout autant qu'angoissantes qui nous est offert dans ces 30 minutes de bonheur. Ash vs Evil Dead n'a rien perdu de son sel et il nous en met même une double dose.
Cela dit, tout ne serait qu'artifice stérile s'il n'y avait pas derrière une vraie histoire. Et, encore une fois, la série semble savoir où aller. Si le postulat de départ, Ruby qui a besoin d'Ash, peut sembler quelque peu déceptif, il ne s'agit en réalité que du tremplin nécessaire pour retrouver nos personnages. Et, là encore, ils sont étonnamment travaillés et fouillés. Bien qu'ils passent des jours tranquilles, les évènements de la première saison les les ont définitivement marqués et ils sont tous traumatisés à leur niveau. Entre un Pablo assailli de visions, une Kelly tiraillé entre ses convictions et sa part d'ombre et un Ash qui menace de perdre les pédales à tout instant à force de déni de réalité, la suite de leurs aventures nous promet de sacrés retournements de situation.
ON EN DEMANDE ENGORE
Ce premier épisode accumule les excellentes idées. Fidèle à la charte artistique de la série, il propose de nombreuses scènes totalement folles qui rappelleront le bon vieux temps aux fans les plus anciens de la saga. Et si le pilote de la saison 1 était un condensé du premier Evil Dead, les plus attentifs remarqueront ici de nombreux hommages à Evil Dead 2, ce qui nous vaut au passage une scène fantastique et cartoonesque au possible d'Ash aux prises avec sa propre ombre et quelques tuyaux récalcitrants.
Et puis comment ne pas aborder cette nouvelle saison sans parler de l'ajout majeur, le grand, l'immense Lee Majors, incarnant le père d'Ash. Si on ne le voit pour le moment que le temps d'une scène, il s'impose d'emblée comme un personnage fort de l'aventure à venir. Obsédé et raciste (il se fait appeler Cock Williams et appelle Pablo, l'immigré) il témoigne également d'un passé douloureux en lien avec les évènements des premiers films. Car, sous tout ce délire gore et drôle, c'est bien le versant mélancolique qui se dessine. Rien n'est sans conséquences dans le monde d'Evil Dead et ce que l'on fait touche aussi nos proches, détruisant leurs vies au passage. Remettre de l'ordre demande des efforts et, quoi qu'il arrive, la bonne morale ne l'emportera jamais puisque ce qui est fait est fait et que le plus important au final, est de survivre à ses traumatismes et aller de l'avant. Et rien que pour ça, merci Ash vs Evil Dead.
EN BREF
Attendue au tournant, cette deuxième saison démarre sur les chapeaux de roue. Ultra gore, super drôle et très intelligent, ce premier épisode nous prouve que Sam Raimi et ses copains maîtrisent leur sujet et savent parfaitement où ils vont. Refuser cette invitation au voyage serait une lourde erreur. Chapeau bas messieurs.