10 décembre 2010

Rubber - Quentin Dupieux



Quiconque ayant vu plus de deux films dans sa vie à sûrement dû se poser des questions du genre : Pourquoi E.T est-il marron ? Pourquoi les jeunes du Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper ne vont-ils jamais aux toilettes ? La réponse est : "No reason" et c'est là que réside tout le pitch du film.

Dans le désert californien, des spectateurs incrédules assistent aux aventures d’un pneu tueur et télépathe, mystérieusement attiré par une jolie jeune fille. Une enquête commence.

"Rubber, sa photographie, ses décors...son héros

Ainsi commence Rubber, dernier film (à moins que cela ne soit un O.F.N.I ou bien un court gonflé en long) en date de Quentin Dupieux Alias "Mr Oizo". Celui-ci, après l'échec autant artistique que critique de "Steak", semble avoir décider de revenir à un cinéma plus indépendant mais surtout plus expérimental. Que ce soit au niveau du montage, d'une lenteur quasi hypnotique mais totalement assumé, que de la photographie ou bien encore des effets spéciaux, notre homme dévoile avec son troisième film un sens du perfectionnisme jusqu'ici insoupçonné. Ici, tout est fait pour transporter le spectateur dans un univers empreint d'absurdité, d'incompréhension et le "portnawak" volontaire.

Seulement voilà, le tout est bien trop codé pour qu'un spectateur dit lambda ne s'y retrouve. Gare à ceux, donc, qui n'auraient pas encore vu le "Scanners" de Cronenberg ou bien encore le "Twin Peaks" de Lynch. Vous risquerez très vite de vous sentir seul, perdu dans cette salle obscure pleine de gens quasi hypnotisés par ce qu'il se déroule sur l'écran. Car, il faut bien le reconnaître, jamais non jamais, un pneu serial killer télépathe n'avait été filmé comme ça. Dupieux crée la vie et l'empathie à partir d'un pneu en caoutchouc, donc autant dire rien. Il nous est ainsi permit d'assister à la naissance de Robert le pneu (tel est son nom), de son premier animal éclaté, de son premier meurtre ainsi que de sa première douche. Un sacré programme, donc !

You fuck my wife ?!

Pour la faire courte et simple, Rubber est avant tout un hommage à tout un pan du cinéma B voir même du Z. C'est donc en toute logique que ce film montre la naissance, la vie et la mort d'un monstre malgré lui. Vous n'avez donc plus d'exçuse pour ne pas comprendre la raison même de ce film, de son existence. A moins que ce ne soit là rien d'autre qu'un no reason ?!

15 novembre 2010

Welcome to the Rileys - Jake Scott



Bon faut l'avouer, je partais du mauvais pied en allant voir ce film dont la tête d'affiche n'est autre que Kristen Stewart, une pseudo actrice ayant basé toute sa côte auprès de grands producteurs tels que Ridley et Tony Scott sur une licence de merde (Twilight).

Le film narre la rencontre entre un homme brisé par la mort de sa fille et une jeune prostituée vivant dans les bas fond de la Nouvelle Orléans. Cette rencontre bascule leurs vies respectives car va se nouer une relation très forte.

J'ai trouvé le film mielleux au possible ! Pour la faire simple : on est dans l'éternelle thématique de la rédemption qui gonfle le spectateur plus qu'autre chose. Seulement voilà, dans le cas présent, le réalisateur s'est attelé à dépeindre le rachat des péchés de trois personnages dans un seul et même film : la figure du père, de la mère et de la fille perdue/retrouvée...on ne sait plus trop en fait.


"You want to see my pussy ?"


Pour autant, le sujet est traité de manière gentillette, convenue, trop légère par rapport à la gravité de la situation, à savoir le deuil d'un enfant d'un côté et une adolescente de 16 ans qui se prostitue pour survivre de l'autre. Le réalisateur est tellement à côté de la plaque que certaines scènes, qui auraient dû être d'une intensité dramatique assez forte, tombent presque dans la caricature. Pour preuve, il faut voir Kristen Stewart répondre à une femme lui conseillant d'arrêter de se prostituer "Ah ouais, et dis moi combien de bites t'as sucé ?" pour se retrouver déconnecté du récit.

En parlant de Kristen stewart, faut qu'elle pense très sérieusement à prendre des cours de comédie parce que là, ça devient grave. Elle est plate au possible et n'apporte aucune profondeur  à son personnage, se contentant de nous refaire le coup de la jeune paumée, vulgaire et se cachant derrière son vagin pour échapper à sa vie de merde.
Conclusion : Le réalisateur est passé à côté de son sujet, tout simplement. Avec un tel postulat de départ, aussi sombre et tragique, le film s'éloigne peu à peu de la dure réalité de son récit pour lorgner du côté d'un épisode mielleux de "La vie à cinq" et de son optimisme à deux balles.


"Mon papa a réalisé Blade Runner ? Moi, j'ai réalisé Welcome To The Rileys !"


PS : La première question que je me suis posé en sortant de la salle de projection : Que viennent foutre Ridley et Tony Scott dans la production d'un film aussi plat et gnangnan ?Et ben, j'ai pas eu besoin de chercher bien loin : le réalisateur Jake Scott n'est autre que le fils de Ridley Scott...Merci Papa !