Quiconque ayant vu plus de deux films dans sa vie à sûrement dû se poser des questions du genre : Pourquoi E.T est-il marron ? Pourquoi les jeunes du Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper ne vont-ils jamais aux toilettes ? La réponse est : "No reason" et c'est là que réside tout le pitch du film.
Dans le désert californien, des spectateurs incrédules assistent aux aventures d’un pneu tueur et télépathe, mystérieusement attiré par une jolie jeune fille. Une enquête commence.
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"Rubber, sa photographie, ses décors...son héros |
Ainsi commence Rubber, dernier film (à moins que cela ne soit un O.F.N.I ou bien un court gonflé en long) en date de Quentin Dupieux Alias "Mr Oizo". Celui-ci, après l'échec autant artistique que critique de "Steak", semble avoir décider de revenir à un cinéma plus indépendant mais surtout plus expérimental. Que ce soit au niveau du montage, d'une lenteur quasi hypnotique mais totalement assumé, que de la photographie ou bien encore des effets spéciaux, notre homme dévoile avec son troisième film un sens du perfectionnisme jusqu'ici insoupçonné. Ici, tout est fait pour transporter le spectateur dans un univers empreint d'absurdité, d'incompréhension et le "portnawak" volontaire.
Seulement voilà, le tout est bien trop codé pour qu'un spectateur dit lambda ne s'y retrouve. Gare à ceux, donc, qui n'auraient pas encore vu le "Scanners" de Cronenberg ou bien encore le "Twin Peaks" de Lynch. Vous risquerez très vite de vous sentir seul, perdu dans cette salle obscure pleine de gens quasi hypnotisés par ce qu'il se déroule sur l'écran. Car, il faut bien le reconnaître, jamais non jamais, un pneu serial killer télépathe n'avait été filmé comme ça. Dupieux crée la vie et l'empathie à partir d'un pneu en caoutchouc, donc autant dire rien. Il nous est ainsi permit d'assister à la naissance de Robert le pneu (tel est son nom), de son premier animal éclaté, de son premier meurtre ainsi que de sa première douche. Un sacré programme, donc !
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You fuck my wife ?! |
Pour la faire courte et simple, Rubber est avant tout un hommage à tout un pan du cinéma B voir même du Z. C'est donc en toute logique que ce film montre la naissance, la vie et la mort d'un monstre malgré lui. Vous n'avez donc plus d'exçuse pour ne pas comprendre la raison même de ce film, de son existence. A moins que ce ne soit là rien d'autre qu'un no reason ?!